Le motard commença à remplir le réservoir de la jeune femme tandis qu’elle le suppliait de s’arrêter avant le retour de son petit ami. J’étais en train de faire le plein de ma Harley à la station-service quand j’ai entendu sa voix paniquée. « S’il vous plaît, monsieur, s’il vous plaît, ne le faites pas. Il va croire que je vous ai demandé de l’aide. Il va se mettre en colère. »
Elle devait avoir dix-neuf ou vingt ans. Cheveux blonds attachés en une queue de cheval négligée. Du mascara coulait sur ses joues. Elle se tenait à côté d’une Honda cabossée, réservoir vide, comptant des pièces de monnaie de ses mains tremblantes. À peine trois dollars en pièces de vingt-cinq et dix cents.
J’avais déjà passé ma carte à sa pompe avant de m’approcher. « Le réservoir est déjà ouvert, ma belle. On ne peut plus l’arrêter maintenant. »
« Vous ne comprenez pas », murmura-t-elle, presque tremblante. « Mon petit ami… il n’aime pas qu’on m’aide. Il dit que ça le fait passer pour un faible. Il est à l’intérieur chercher des cigarettes, et s’il vous voit… »
la suite en page suivante